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Tarte Abricot Mango

(Pour un cercle de 22 cm)

Préparation : 2h30 mn
Repos : 12h
Cuisson : 20 mn

 

Ingrédients :

Pate Sucrée (pour deux tartes)
– 125 gr de beurre
– 250 gr de farine
– 1 oeuf
– 90 gr de sucre glace
– 30 gr de poudre d’amande

Compotée d’abricot
– 120 gr d’abricots (dénoyautés)
– 40 gr de sucre muscovado brun (ou de sucre cristal)
– 1 cc de vinaigre de riz (ou de jus de citron)
– 2 cc de graines de coriandre

Creme de mangue
– 200 gr de mangue fondante (prendre les parures autour du noyau, le reste étant conservé entier pour garnir la tarte)
– 1 oeuf entier
– 2 jaunes d’oeufs
– 30 gr de sucre semoule
– 35 gr de beurre
– 2 feuilles de gélatine alimentaire

Garniture
– entre 6 et 8 abricots ou 3 mangues (en fonction de la saison – sur cette photo la mangue est à l’honneur)
– 1 cs de sucre cristal
– 40 gr de beurre
– pistaches concassées

Pate Sucrée :
– Mettre le beurre pommade dans un récipient, ajouter le sucre glace tamisé, la poudre d’amande et l’oeuf
– homogénéiser le tout sans travailler excessivement
– incorporer la farine tamisée
– rouler la pate en deux boule et réserver 12h au réfrigérateur

remarque : cette pate se congèle très bien, elle peut donc être préparée en quantité à l’avance. Il faudra la laisser revenir à température au réfrigérateur une dizaine d’heure.

Compotée d’abricots :
– Découper les abricots en tout petits dés
– diluer le sucre dans le vinaigre et verser le mélange sur les abricots
– ajouter les graines de coriandre écrasées
– bien mélanger et laisser mariner à couvert pendant 12h
– le lendemain, porter à ébullition le mélange et laisser cuire 10 minutes
– réserver pour le montage de la tarte

Creme de mangue :
– Tremper les feuille de gélatine dans de l’eau froide
– Passer la chair de mangue au mixer
– Chauffer doucement la pulpe de mangue, les oeufs et le sucre
– Donner une légère ébullition et ajouter les feuille de gélatines bien égouttées.
– laisser tiédir et incorporer le beurre en morceau
– Masquer le fond d’un cercle de 20 cm avec du film alimentaire tendu (un élastique autour du cercle permettra de maintenir le film tendu)
– verser la creme de mangue dans le cercle
– bloquer au congélateur pendant 1 h et réserver au frais pour le montage de la tarte

Cuisson du fond de tarte :
– Préchauffer le four ventilé à 150°C
– abaisser la pate et foncer un cercle de 22 cm de diamètre beurré
– réserver au frais 10 minutes
– habiller la pate d’un film (allant au four) ou de papier cuisson et le bloquer avec des billes de céramique
– Cuire 2025 mn au four ventilé, puis retirer le film et les billes et réserver à température ambiante

Cuisson de la garniture :
– Couper les abricots en 6 quartiers égaux / couper les dos de mangue en deux
– Faire caraméliser légèrement les abricots sur les deux sections en les faisant revenir avec le beurre et le sucre
– En fin de cuisson ajouter les pistaches concassées
– Réserver les abricots à température ambiante

Montage :
– disposer une couche de compotée d’abricot sur le fond de tarte
– ajouter ensuite le disque de creme de mangue
– enfin disposer les quartiers de fruits de manière concentrique.

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Le Gargouillou de jeunes légumes : une leçon de cohérence

Dans le précédent billet concernant une table (L’auberge basque), devant le manque de cohérence de certains plats servis, l’idée qu’un plat équilibré se compose de trois saveurs seulement, idée chère à Ducasse et tant d’autre chefs,  m’est également apparue comme une vérité dogmatique incontournable.

Mais voilà, un petit passage chez les Bras m’a permis de fort heureusement bousculer ce dogme, ce qui me rassure quelque part  car si le dogme est nécessaire à bien des domaines c’est aussi un frein à la création. Je ne m’étendrai pas sur la maison Bras, je pense que l’essentiel a déjà été dit maintes fois et en particulier dans le génial documentaire de Paul Lacoste « L’invention de la cuisine« . En revanche je profiterai de cet évènement (car je confirme que manger chez les Bras est un évènement pour qui s’intéresse un minimum à la chose gastronomique) pour continuer la réflexion de mon précédent billet en m’attardant sur l’un des plats emblématique des Bras : Le Gargouillou de jeunes légumes.

Gargouillou de jeunes légumes

Gargouillou de jeunes légumes

Ci-contre un aperçu de mon Gargouillou en cette soirée de la fin du mois de juin 2009 (l’appropriation du Gargouillou qui ma été servi à travers le pronom « mon » n’est pas innocente, nous le verrons plus loin).

Comme on peut le voir dans le documentaire de Paul Lacoste, et c’est certainement ce qui fait que de temps en temps la cuisine japonaise est citée (à tort ?) comme influence de la cuisine des Bras, la première impression est très « graphique ». La démarche créative chez Michel Bras se fait tout d’abord avec un dessin dans un carnet. Mais ne nous méprenons pas, il ne s’agit pas de faire du goût, des textures voire des odeurs des notions secondaires car  ces notions là font partie intégrante de l’inconscient du chef… elles viennent en même temps que le coup de crayon du chef, mais n’ont pas besoin d’être transcrites. Cette approche esthétique de l’assiette  n’est à mon sens qu’une façon de souligner l’extrême respect que l’on doit avoir pour le produit qui s’y trouve.

Et du produit dans ce Gargouillou il y en a … végétal essentiellement, des légumes bien-sûr, des fruits en moindre quantité, quelques fleurs et plantes et enfin des condiments (les Niak dans le langage Bras). Inutile de faire l’addition, on a dépassé de très loin les trois saveurs dominantes. Et pourtant ici nulle confusion, nul écœurement mais une harmonie surprenante de saveur et de textures … et c’est certainement justement sur les textures que la magie de ce plat opère, l’exigence technique mise en œuvre pour la préparation des différents produit de ce Gargouillou et en particulier sur les éléments « croquants » (mais fondant) donne au plat une cohérence qui permet de dépasser complètement le choc des saveurs pour le transformer en véritable voyage à travers la prairie voisine. On est assez loin de l’association entre une chips de meringue (classique donc très sucrée) et d’une mousse d’anchois (classique elle aussi donc très salée) du précédent billet.

Un autre élément essentiel permet de renforcer la cohérence de ce plat, et c’est d’ailleurs le seul élément commun de ce plat avec le Gargouillou original de la tradition de l’Aubrac. Bien qu’on ne le découvre que tardivement dans la dégustation du plat (tout au moins visuellement), la tranche de jambon (et plus particulièrement le gras) qui a permis d’enrober de sa saveur les différents légumes est en quelque sorte le fil conducteur bouchée après bouchée.

Enfin, un dernier point qui rend ce plat exceptionnel est qu’il est vivant. Il est vivant car chaque jour il est l’expression à la fois du Chef mais mais aussi de ce que la prairie lui a offert. Il est vivant car mon Gargouillou sera très différent de celui de mon voisin car c’est un plat que l’on s’approprie et que la multitude de saveurs présentes permet des associations infinies et donc des expériences culinaires très différentes d’une assiette à l’autre, d’une table à l’autre.
Or on ne peut faire de plats « vivants » que quand on a des produits d’une extrême qualité et que ces produits sont particulièrement respectés, et si il y a bien un dogme qu’on aura du mal à me faire abandonner (mais qui sait, c’est temps-ci les cuisiniers se transforment alchimistes, ils vont donc peut-être transformer du bœuf américain aux hormones en wagyu de Kobe  ?)  c’est qu’on ne peut pas faire de bonne cuisine sans bon produit… et le Gargouillou de Michel Bras est pour moi un grand témoignage de respect pour les produits que la nature nous offre.

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Magret de canard au sautoir, sauce bigarade et financiers de polenta au réglisse

Magret de canard sauce bigarade et financiers de polenta au réglisse

Magret de canard sauce bigarade et financiers de polenta au réglisse

(Pour deux personnes)

Ingrédients :
– 1 gros magret de canard
– 2 oranges
– 1 étoile de badiane
– 25 g de sucre muscovado
– 3 cl de vinaigre de riz
– Poivre sarawak

– 1 cs de poudre de réglisse
– 100 gr de polenta
– 35 +25 cl d’eau
– sel

pour la sauce bigarade :
– 3 g de poivre noir
– 20 cl de jus de canard (ou à défaut un mélange 2/3-1/3 de fond de volaille et fond de veau déshydraté)
– 1 citron
– 1 orange
– 1 cs de cassonade
– 1 cl de vinaigre de riz
– 1 cl de vinaigre de Xérès

Garniture 1 :
– détailler les zestes des deux oranges en fines lanières puis les blanchir rapidement
– découper un prisme de 2 cm d’épaisseur dans chaque orange et réserver. Récupérer le jus du reste de chaque orange.
– faire confire  à feu très doux dans un sautoir durant 1h30 les zestes d’orange avec le jus d’orange, la badiane, le vinaigre, le sucre moscovado ainsi que 25 cl d’eau

Garniture 2 :
– porter 35 cl d’eau à ébullition dans une casserole et y ajouter 1 cc de sel ainsi que 1 cc de réglisse
– verser la polenta en pluie fine tout en mélangeant
– réduire le feu au minimum et laisser cuire à couvert 10 minutes
– disposer la polenta dans des moules à financier (plaque de silicone) et enfourner 15 minutes à 180° (le dessus des financier doit être croustillant, l’intérieur moelleux)

Sauce Bigarade :
– Presser l’orange et le citron et réserver un quart du zeste de l’orange
– dans une casserole faire un caramel clair avec le sucre et 1 cl d’eau
– déglacer avec les jus de l’orange et du citron et ajouter aussitôt le vinaigre
– laissez réduire jusqu’à ce que le mélange caramélise et prenne une belle couleur brun foncé
– mouiller avec le jus de canard et ajouter le zeste d’orange
– laisser réduire jusqu’à l’obtention d’une consistance sirupeuse
– ajouter le poivre en mignonnette fine et le vinaigre de Xérès
– réserver au chaud

Cuisson du Magret :
– entailler la peau des magrets en losange
– saupoudrer la chair du magret avec du poivre sarawak en grosse mignonnette
– cuire le magret au sautoir côté peau (sans matiere grasse) pendant 10 mn à feu vif
– retourner le magret et le cuire 2 minutes à feu moyen si vous l’aimez particulièrement rosé, et 5 minutes si vous l’aimez simplement rosé
– pour une cuisson à point, enfournez le sautoir 10 minutes à 220°C
– laissez reposer le magret dans un plat sous une feuille de papier alu (pour conserver la chaleur) 5 minutes

Dressage :
– déposer un monticule de zeste confit
– enrober le prisme d’orange du sirop ayant confit les zeste et le déposer à côté
– dans le second tiers de l’assiette, déposer plusieurs financiers de polenta
– enfin dans le dernier tiers, déposer le magret coupé en deux, ou mieux, en fines tranches biseautées
– verser un trait de sauce bigarade sur le magret, et un second trait autour.

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